En moyenne, 110 m3 d’eau sont utilisés par an et par personne, dans le monde. Pas de quoi fouetter un chat échaudé me direz-vous. D’autant que les neuf milliards de passagers de ce grand vaisseau qu’est la terre ne consommeront que 0,8 % des précipitations soit 24 % de « l’eau bleue », c’est-à-dire l’eau issue des précipitations et de la condensation. Cent treize mille km3 d’eau correspondent au cycle évaporation/condensation/précipitation annuel, et ce sans discontinuer depuis la nuit des temps.
Malheureusement la répartition laisse à désirer. Un Canadien bénéficie de 80 000 m3, un Français de 4000 m3, alors que Malte ou Israël sont à moins de 500 m3. L’OMS considère qu’il y a stress hydrique lorsqu’un humain dispose de moins de 1700 m3 par an. En France, les précipitations seront inférieures de 20 % en 2050. Sssssssssssss !
Mais alors, quelles sont ces rumeurs de pénurie ? Entre un super barrage en Chine, une déforestation hystérique, le déplacement des zones climatiques et le réchauffement des pôles, l’explosion démographique achèvera le processus : ceux qui bénéficient d’un surplus d’eau aujourd’hui devront partager demain. Ce sont les gosiers asséchés qui vont proliférer. Les zones favorisées se déplacent…
Attendons les solutions d’allumés en tous genres. Le jour où ils s’apercevront qu’un arbre consomme trois litres d’eau par cm de diamètre, ils « s’appliqueront à distribuer gratuitement des tronçonneuses avant de remarquer que l’arbre en question restitue l’intégralité de l’eau empruntée par évapotranspiration après avoir purifié l’atmosphère, ce qui n’est pas le cas de l’homme. À moins qu’un virus échappé par distraction des labos ne réduise providentiellement le nombre de bouches à désaltérer…
Ne paniquons pas, l’agriculture intensive, l’huile de palme et les défoliants ont encore de beaux jours devant eux et paradoxalement le Gabon va bien, tandis que les Pays-Bas sont en vulnérabilité, tout comme l’Inde.
Des illuminés persécutés proposent déjà de sauver la planète en supprimant l’homme. De vrais écolos, des purs, des vainqueurs somme toute fascinants ! Pourvu qu’il n’y ait pas pénurie de glyphosate…
Jean de Coudrie
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