Il ne viendrait à l’idée de personne de contester l’utilité de la ceinture de sécurité, du port du casque, de l’airbag…
En matière de survivalisme, il en va autrement. La famille elle-même peut s’en désintéresser. Parfois les proches s’y investissent petitement avec amusement, cynisme ou sarcasme, ou par pure gentillesse.
Ou n’y collaborent pas du tout.
Face à l’inconnu, l’esprit humain réagit toujours par le refus. Il préférera ce qui est référencé dans sa mémoire, expérimenté par lui-même ou au pire par d’autres, et s’il n’a pas d’autre choix, sa réaction face à cet « inconnu » pourra être la frayeur, le refus tétanisant, la panique suicidaire.
Et lorsqu’il est face à ce qu’il estime invraisemblable, sa réaction sera l’évitement, la procrastination afin de mieux focaliser sur sa priorité de toujours, le confort.
Si votre famille ne vous suit pas dans cette démarche éducative, ne vous formalisez pas. Puisque vous avez l’intime conviction de la nécessité de la préparation au grand soir, en souhaitant qu’il n’arrive jamais, votre rôle sera encore plus responsable, plus essentiel pour la survie de vos proches (famille, amis…).
Le secouriste, lorsqu’il intervient sur une scène qui mérite ses compétences, est rarement contredit par les spectateurs, qui, tout au contraire, valident ce rôle d’acteur qu’il s’approprie. Sa formation, l’assurance de ses réactions, ses gestes déterminés lui donneront l’autorité nécessaire à la prise des bonnes décisions, et personne ne contestera ses directives pendant son intervention. Pourtant, combien, parmi ceux qui le respectent à ce moment, prendront le temps nécessaire à une formation, convaincus de n’être jamais au nombre de ceux qui seront concernés ? Faut-il leur en vouloir ?
Vous êtes dans la situation de ce secouriste, totalement inutile avant l’improbable accident, mais dont l’intervention sera capitale dans les premiers instants. Votre rôle n’est pas de prédire le pire, mais d’être capable de réagir à l’imprévu, à l’inconnu, parce que vous vous y serez préparé. Vous aurez au moins éduqué votre esprit à faire face à cette situation, qu’elle soit référencée, ou totalement innommable. Le pire n’est pas imaginable par notre petit cerveau dont la priorité est de se faire du bien, il est juste une éventualité à fuir.
Votre famille vous reconnaîtra, à cet instant, une réelle compétence. Et attendra vos directives comme un dû, une évidence. Voilà votre devoir, vous préparer, envers et contre tous.
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