Médias et Survivalisme : l’incompréhension

Tantôt moqué, tantôt accablé mais rarement compris, le survivalisme est l’objet d’une attention médiatique croissante et souvent hostile. Un phénomène qui s‘explique par une actualité parfois mouvementée et qui peut aussi être l’occasion de s’interroger sur les fondements et les fins du survivalisme.

Le survivalisme, objet de toutes les critiques

« Les renseignements militaires font part de leur inquiétude quant à la radicalisation de la mouvance survivaliste ». Les mots sont posés, ils sont inquiétants et tirés du quotidien Le Figaro du 15 juin 2021. Alors que l’Occident européen a subi les attaques meurtrières d’organisations terroristes islamistes depuis deux décennies, une nouvelle menace pointerait le bout de son nez : les survivalistes.

Nous évoquions déjà un intérêt flou pour cette « menace » pas vraiment identifiée par nos dirigeants politiques dans le numéro 33 de notre magazine. De nombreux médias également ne sont pas clairs sur le sujet.

Le survivalisme est souvent caricaturé à l’extrême, à l’image de cet article de France Inter intitulé « Le survivalisme vise à préparer des individus à être les élus de l’apocalypse ». Une entrée en matière qui permet à n’importe quel néophyte de prendre les tenants d’une telle pratique pour des fous. D’autres, comme Le Monde, qui agite (probablement à raison) l’urgence écologique, multipliant les articles sur les sommets climatiques qui tous les 5 ans sont « une dernière chance pour la planète », fait l’amalgame entre le survivalisme et le sectarisme. Dommage de ne pas voir un peu plus loin… Car à feuilleter les pages de ce journal, vous trouverez certainement plus d’amoureux de la nature que d’hostiles pollueurs.

Communauté, mouvance, activité… Qu’est-ce que le survivalisme ?

Un article moins à charge sur le site de la radio publique française France Info daté du 24 avril 2021 mettait en lumière les difficultés d’appréhender ce qu’est le survivalisme. On pouvait y lire : « L’enlèvement de Mia, 8 ans, par un groupe d’hommes associés dans un premier temps à la «mouvance survivaliste» a crispé cette communauté, lassée d’être associée à un mouvement sectaire ou assimilée à des fanatiques complotistes, forcément armés ou paranoïaques. ».

Si l’article veut justement contourner l’écueil qui consiste à faire des survivalistes des marginaux, il tombe néanmoins dans un autre, qui consiste à parler de « mouvance » et de « communauté ». En effet, quiconque a déjà fait un stage de survie ou épluche la littérature survivaliste sait qu’il n’y a pas une mouvance ni une communauté mais des approches très différentes et des domaines d’exercice multiples.

Ainsi, la démarche survivaliste pourrait être considérée comme l’apprentissage de l’autonomie à des fins potentielles de survie. Le scoutisme procède du survivalisme (même s’il précède l’existence même du terme), Sylvain Tesson, dans ses périples, pratique une forme de survivalisme, le coureur de course à pied extrême comme le Thor des Géants emprunte une démarche de survie (330km 24 000 mètres de dénivelé positif)… Plus généralement, tous les destins humains sont amenés de près ou de loin à s’approcher de cette manière d’évoluer. L’apprentissage de la marche chez l’enfant et le développement des capacités cognitives sont d’ailleurs les formes les plus rudimentaires et les plus nécessaires de la survie.

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Le bon et le mauvais survivalistes

Du côté de Libération, de nombreux articles évoquent le sujet du survivalisme sans pour autant le nommer directement. Si le journal s’est encombré d’un entretien avec le député Aurélien Taché sur la question avec des propos confus et à charge, de nombreux contenus sont intéressants.

Un article en forme de patchwork sur le site internet du journal et tiré d’un article publié en 2018 à l’occasion du Salon du Survivalisme mérite d’ailleurs le coup d’œil et témoigne de la diversité des personnes intéressées par la matière survivaliste. Le journal Libération porte cependant un regard très manichéen sur la question. à la une du journal du 12 juillet dernier on pouvait lire : « Néo-autonomes, l’envie sauvage ». Un titre d’apparence sympathique mais doublé d’un sous-titre empreint de préjugés : « Loin des forcenés survivalistes, de plus en plus de citadins se lancent dans des expériences de retour à la terre en recherchant une proximité avec la nature ». Il faut donc qu’il y ait les bons chercheurs d’autonomie et les mauvais. Dommage, alors que Libération offre nombre d’articles pertinents sur le sujet, on voit ici ressortir le facteur politique diviseur.

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