Réflexions autour de l’autonomie solidaire

Par David Manise

Ceux qui me connaissent savent que j’ai pour politique de ne pas parler de politique. C’est d’ailleurs un sujet assez épineux (et interdit sur mon forum depuis toujours), et l’une des raisons qui ont fait que je me suis toujours tenu plutôt loin du mouvement survivaliste : je ne souhaite pas faire une idéologie (et donc de la politique) avec les techniques, principes et méthodes de survie.

De fait, je me définis plutôt comme un survivologue : j’étudie la survie — et y compris la survie en groupe — comme un problème scientifique et pragmatique. En clair, il y a des choses qui, objectivement, fonctionnent pour favoriser la survie, l’entraide, la coopération et les capacités d’évolution des groupes, et il y a des manières de fonctionner qui s’y prêtent moins.

“ Le premier ingrédient, absolument indispensable, pour qu’une coopération émerge, c’est la confiance.”

Malgré ce côté ultra-pragmatique, quand je parle d’entraide, de solidarité et de choses du genre, je me prête au jeu d’être à la frontière de mon champ d’expertise (ça reste de l’humain, tout ça, et on est loin d’avoir fait le tour du sujet), et de ce que je m’autorise à faire en termes de communication et de prise de position. En effet, ça s’approche de très près de la sphère politique, et je souhaite généralement en rester loin. Malgré tout, dans ce numéro, je vais vous parler d’un concept qui a d’abord émergé d’une discussion entre ma compagne, Aurélie, et moi, autour d’une bière, près de la cheminée, un soir de la fin de cet hiver.
Ce concept, c’est l’autonomie solidaire.

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Nous nous faisions la réflexion que — dans la culture politique française — on a tendance à opposer l’autonomie et la solidarité. Comme si on partait du principe que l’autonomie (et la liberté qui va avec) avait tendance à pousser les gens à fuir la solidarité et à devenir égoïstes. Et que de l’autre côté, la solidarité se posait beaucoup dans un rapport de dépendance avec le système social. Aurélie étant Suisse, et moi-même étant Québécois, nous avons tous les deux une vision très similaire de la solidarité. Aurélie comme moi partons du principe que la solidarité durable commence par l’autonomie personnelle, et que cette autonomie personnelle permet le partage vers le groupe ensuite. Inversement, nous pensons aussi que la solidarité saine permet davantage d’autonomie.

Découvrez la suite de cet article dans Survival #26

BIO EXPRESSE : DAVID MANISE
David Manise est anthropologue de formation. Il a grandi au Québec, et vit en France depuis maintenant 19 ans. Fondateur du CEETS et auteur de plusieurs manuels de survie, il anime des conférences et des stages autour des sujets de la survie, de la self-protection, des réponses possibles à l’effondrement, etc.

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